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Événements Majeurs du Bas Moyen-Âge

ÉVÈNEMENTS MAJEURS DU BAS MOYEN ÂGE

Le Schisme Orient-Occident - Les Croisades - Les Guelfes et Gibelins - La Peste Noire - La Guerre de Cent Ans-

Armagnacs et Bourguignons - Les Vêpres Siciliennes - La Guerre des Deux Jeanne - Grands Ducs de Bourgogne -
La Reconquête - Les Jacqueries - Schisme d'Occident - Les Grands Voyages


Le Schisme d’Orient et d’Occident

En 1054[1], les Église de Rome et de Constantinople de distinctes qu’elles étaient, deviennent indépendantes l’une de l’autre. Ainsi est mis fin à la Pentarchie, établie au Concile de Chalcédoine en 451 et codifiée par l’empereur Justinien (482-565), à savoir la gouvernance de la Chrétienté à part égale et de manière commune par les cinq patriarches des cinq Églises constitutives spirituellement, temporellement et territorialement de l’ensemble du peuple chrétien: Les Église de Rome, de Constantinople (Byzance), d’Alexandrie, d’Antioche, de Jérusalem. Rome, la Ville de Saint Pierre, ayant uniquement une prévalence honorifique, protocolaire, sur les autres.


L’empereur romain Constantin (272-3337) avait officialisé le christianisme et fait de Byzance où il résidait la “nouvelle Rome”. Byzance devient alors Constantinople. En 395, l’empereur Théodose 1er partage l’empire entre ses deux fils, l’un reçoit l’Empire d’Occident, l’autre l’Empire d’Orient. A l’Est, les Grecs, à l’Ouest, les Latins. C’est l’époque des grandes invasions barbares des Wisigoths, Ostrogoths, Huns et par la suite des Vandales. Période d’invasions qui s’étendra sur deux siècles. L’Empire d’Occident est sous l’emprise des envahisseurs. L’Empire d’Orient bien que dans une période relativement calme vis-à-vis de l’empire perse est en proie à de violentes luttes intestines entre ariens[2], nestoriens, monophysites, eutychiens et autres euchites (messaliens) qui finiront tous par être considérés comme hérétiques au Premier Concile de Nicée (325) au profit des Nicéens, qui finirent par imposer leur profession de foi et leurs canons à l’Église Chrétienne, disant ainsi l’orthodoxie face à toute forme d’hérésie passée (le donatisme[3] sera considéré a posteriori comme une hérésie), présente et à venir dont le pélagisme.


Sur le Pélagisme

Libre-arbitre et Prédestination: Comme il s’était acharné contre les manichéens qu’il avait fréquentés de près pendant neuf ans, Saint Augustin n’épargna pas moins Pélage et ses disciples. A l’encontre de Saint Augustin qui affirmait la (double) prédestination à laquelle la créature était soumise, Pélage considérait que l’homme jouissait d’un total libre-arbitre quant à son salut. Fi de la prédestination et même du péché originel, les deux grands chevaux de bataille de l’évêque d’Hippone. Cette controverse entre, en fait, liberté et déterminisme s’étale à partir d’Augustin sur toute l’histoire de la chrétienté jusqu’à la Réforme et au-delà. Elle sera un des points de clivage entre protestants et catholiques. Luther et de manière plus virulente Calvin proclameront la double prédestination. Les Jansénistes au XVIIème siècle à la suite de Jansénius en feront de même. Mais la hiérarchie romaine ne prendra jamais ouvertement parti, gênée comme elle l’a toujours été sur la question, partagée entre l’incontournable nécessité de l’intervention de Dieu dans le salut de l’homme et la rémission de ses péchés et l’importance des œuvres  qu’il fallait bien préserver comme fondement même de la morale chrétienne dans l’approche de la créature vers son créateur et son espérance du paradis.


Au Concile de Constantinople (381), qui suivit, fut confirmé la profession de foi de Nicée, appelée Symbole de Nicée et complétée parun article de foi sur le Saint-Esprit dont il est dit qu’il “procède du Père”; Avec pour conséquence une glorification à l’égale de celle du Père, celle du Fils. De là, les prémices de la scission des futurs catholiques et futurs orthodoxes. Cet article va susciter de vives réactions et être à l’origine de ce que l’on a appelé la Question du Filioque (La Question du Fils). Quelle place occupe le Fils, si le Saint –Esprit non crée, non engendré procède du Père. Est-il l’égal du Fils ou le Fils, étant consubstantiel au Père, le Saint-Esprit procède et du Père et du Fils? De manière générale, les ‘grecs’, orthodoxes, vont s’en tenir à l’article de 381, tandis que les ‘latins’ à commencer par les Wisigoths d’Espagne, christianisés, restés jusqu’alors arianistes introduisent le Fils.


En 589, du Concile de Tolède, il ressort alors que le Saint-Esprit procède et du Père et du Fils. Jusqu’à Charlemagne qui va se mêler de l’affaire parce que rien de ce qui est sur terre comme au ciel ne saurait lui échapper. Au Concile d’Aix-la-Chapelle (799), il veut imposer le Fils. La rivalité Occident-Orient s’envenime. Le Patriarche de Constantinople s’oppose à l’hégémonie impériale. Et le Pape, Léon III qui voit lui aussi d’un mauvais œil l’immixtion du politique dans le spirituel s’y oppose; Du moins provisoirement puisque la papauté en 1039 finira par intégrer le Fils dans la procession en arguant des textes anciens justifiant disant que… en fait pour satisfaire l’empereur Henri II.


A la question doctrinale du Fils sur laquelle est venue se greffer une question de suprématie politique s’ajoute des questions liturgiques comme la forme que doit revêtir  la communion, la période de jeûne, et disciplinaires comme le mariage des prêtres, Orient oui, Occident non.

En 1043, un nouveau Patriarche de Constantinople, Michel Cérulaire, est nommé par l’empereur byzantin, Constantin IX. En face, un nouveau pape, Léon IX – celui qui va initier La Réforme Grégorienne- nomme un nouveau légat à Constantinople, Humbert de Moyenmoutiers. Les territoires de la botte italienne et la Sicile sont aux mains des Normands qui ont fait prisonnier le pape (Bataille de Civitate, 1053). Quant à la population, elle obéit au rite orthodoxe. Byzantins et Catholiques avaient tout intérêt à trouver un accord. Mais les relations diplomatiques se dégradèrent.


En 1054, Moyenmoutiers par bulle papale excommunie Cérulaire et son entourage, qui lui rend la pareille. L’affaire semblait close par la réconciliation du pape et de l’empereur byzantin avec toujours la perspective des mêmes intérêts territoriaux face aux Normands. Mais le vers qui était dans le fruit rongea un peu plus le fruit quand le pape passa alliance avec les Normands. Les Byzantins qui ne s’étaient pas formalisés des excommunications prirent en mauvaise part un tel retournement.

En 1073, monte sur le trône pontifical Grégoire VII. L’inflexible réformateur veut imposer son fait à l’empereur germanique et revendique d’exercer un pouvoir politique au tant que spirituel. Ce qui imposerait définitivement la suprématie de Rome sur Constantinople, qui avait sous sa tutelle les autres Églises d’Orient, les Églises d’Antioche, de Jérusalem et d’Alexandrie. Ce qui mettrait fin à une Pentarchie séculaire au sein de laquelle les Églises de Rome et de Constantinople ont toujours tenté de faire prévaloir leur suprématie. Ce que ne pouvait admettre l’empereur byzantin, chef de l’Église Orthodoxe.


A partir de là et au vu des antécédents, si la séparation des deux Églises n’était pas encore proclamée, elle le fut. Les Latins deviennent les romains œcuméniques (catholiques) et les Grecs, les orthodoxes. Il faudra attendre la grande entreprise des Croisades et l’établissement d’une Église Latine d’Orient pour que le fait soit consommé. Au cours de la Première Croisade (1096-1099), le Normand Bohémond, Prince de Tarente, et ses chevaliers s’emparent d’Antioche dont il fait une principauté. Le patriarche s’enfuit de Constantinople. Au cours de la 4ème croisade (1202-1204), les Chevaliers prennent Constantinople et instaurent l’Empire Latin d’Orient (1204-1261).


Les Croisades (1096-1291) et  Les Ordres Combattants

       Si les Croisades sont un fait politique de conquête et de sauvegarde d’un territoire, la Terre Sainte, elles sont aussi un élan de ferveur populaire, l’occasion du grand pèlerinage à Jérusalem, l’un des trois grands du Moyen-âge avec celui de Saint Jacques de Compostelle et celui de Rome. Durant les deux siècles que dureront les croisades, les pèlerins afflueront en Terre Sainte, d’Antioche à Jérusalem.


Au XIème siècle (l’An Mil), de la désagrégation d’un pouvoir royal, que la papauté mine sans cesse, les seigneurs gagnent en indépendance et une nouvelle réorganisation sociale apparaît : la féodalité. La société se répartie en trois classe: les priants (moines), les combattants (l’aristocratie d’où sont issus chevaliers ou milites) et les travailleurs (le peuple).


Incultes, dédaignant toute forme de savoir, les seigneurs consacrent leur temps au combat et à l’entraînement guerrier. L’art de la guerre évolue avec l’apparition des casques et des armures. Se développent les notions de courage, d’honneur, de fidélité qui seront les fondements moraux de l’idéal chevaleresque courtois. L’Église n’appréciant pas que certains clercs ou moines combattent à leur côté sépare définitivement le moine du chevalier. L’adoubement existait déjà entre vassal et seigneur mais, il devient une cérémonie liturgique comme le geste des mains jointes qui en signe de soumission au maître prend sens du signe de la prière, de l’humilité devant Dieu. 


Le chevalier devient combattant de Dieu engagé dans une guerre sainte, héros et héraut de l’Église. Aux vertus de courage et d’honneur se joint la piété; Le chevalier va défendre la veuve et l’orphelin, et bien sûr les biens et les intérêts de l’Église, tandis que le moine reste l’intercesseur de Dieu par ses prières. L’aristocratie, devenue en quelque sorte le bras armé de l’Église, n’en acquière que plus d’indépendance vis-à-vis d’un pouvoir royal qui n’est pas encore de droit divin mais électif. Les grands seigneurs élisent le roi. Le premier sacre en France, celui de Pépin le Bref, en 754, ne confère pas au roi un droit divin mais légitime la supériorité de ce ‘premier’ seigneur sur tous les autres qui deviennent ses vassaux. Il légalise le couronnement.


Les intérêts de l’Église sont autant politiques que financiers. A la fin de l’An Mil, en rivalité avec l’Empereur du Saint empire Romain Germanique -à l’époque, le Franc Henri IV- le pape Urbain II veut prendre l’ascendant sur lui en réunissant le peuple chrétien, autrement dit tous les peuples de l’ancien empire carolingien, en passant par-dessus les états. Pour ce faire, il lance, en 1096 ce qu’on appellerait de nos jours un “grand projet” : un pèlerinage massif à Jérusalem pour protéger la Terre Sainte des ambitions du Califat musulman qu’au XIIème siècle Saladin défendra encore. C’est la première croisade, la croisade populaire du petit peuple suivant vaillamment un Pierre l’Hermite exalté en Palestine, là où est né et a vécu la Passion, le seigneur des seigneurs, Jésus-Christ. De ces croisades naîtront, les Chevaliers du Temple dont l’ordre est quasiment imposé par Bernard de Clairvaux, et les Chevaliers de l’Hospital.  Ces deux ordres auront pour mission de protéger les pèlerins et maintenir leur accès aux lieux saints.


Au cours des XIIème et XIIIème siècles se dérouleront pas moins de 7 croisades. Selon la chronologie de F. Gabrieli[4]  1096 -1099: 1ère croisade: Croisade populaire prêchée par Pierre l’Ermite (1053-1115) et croisade des barons.

En 1113, l’Ordre de l’Hôpital, constitué de chevaliers et de moines, les Hospitaliers, protégeant les pèlerins, sont reconnus comme une ordre indépendant. Ordre qui, à l’origine est à vocation charitable (humanitaire), deviendra un ordre militaire en 1179.


En 1118, commence à se regrouper “ les pauvres chevaliers du Christ” qui vont rapidement être amenés à combattre pour la protection des pèlerins. En 1129, l’Ordre du Temple de Jérusalem est fondé. Soutenu par Saint Bernard, l’Ordre des Templiers adopte la règle des augustins en 1128. Organisé en commanderie, doté d’une puissante armée, l’ordre deviendra en France un état dans l’état, d’une richesse difficilement calculable. En 1307, devant cette puissance financière, politique et militaire qui a des ramifications dans toute l’Europe, Philippe le Bel fera arrêter les templiers et son grand maître Jacques de Molay qui montera sur le bûcher dressé sur l’île au juifs (actuel Square du Vert Galant sur l’ile de la Cité). Tous les biens du Temple ont été saisis dès 1304 et transmis à l’Ordre des Hospitaliers. Au Portugal, tous leurs biens furent transmis aux Chevaliers de l’Ordre du Christ qui en toute vraisemblance était un nouveau nom donné aux anciens templiers. Cet ordre portugais fut reconnut par le pape en 1319 (!). Leur grand maître, Henri le Navigateur (1396 -1460) est à l’origine des grands voyages maritimes entrepris par le Portugal vers les côtes africains et au-delà à  la recherche de nouvelles terres à conquérir et pour dresser de nouvelles cartes.

  • 1147 – 1149: 2ème croisade prêchée par Saint Bernard;
  • 1189 - 1192 : 3ème croisade menée par Richard Cœur de Lion, Fréderic Barberousse et Philippe le Bel. Prise de Jérusalem; Frédéric Barberousse meurt noyé en Turquie en 1190.
  • 1202 – 1204: 4ème croisade avec la prise de Constantinople qui entraîne la fondation de l’Empire Latin d’Orient (1204-1261);
  • 1217 -1221: 5ème croisade: Saint François d’ Assise est en Égypte;
  • ·1228 – 1229: 6ème croisade: Rayonnement de la cour de Frédéric Barberousse à Jérusalem avant la perte définitive de la ville;
  • 1248 -1254: 7ème croisade: sous la bannière de Saint Louis[5] (Louis IX) qui rentre en France en 1254 après avoir été fait prisonnier en Égypte.
  • 1270: 8ème croisade : mort devant Tunis (1270) de Saint Louis parti pour une deuxième croisade. Les états croisés sont définitivement démantelés à la suite de la perte de Saint Jean d’Acre (1291).


La Guerre des Guelfes et des Gibelins

En 1125, meurt l’Empereur des Romains (d’Occident), Henri V, dernier de la dynastie des rois et empereurs francs saliques, dynastie ayant succédée à celle des Ottoniens. S’ouvre une guerre de succession entre deux puissantes familles de Germanie ; D’un côté les Welf de Souabe soutenus par la papauté, dont sera issu Otton IV empereur en 1209, de l’autre les Hohenstaufen de Bavière d’où sera issu l’empereur Frédéric II Barberousse (1122-1190). Les grandes familles d’Europe appuient un parti ou l’autre. En Italie, vers le milieu du XIIIème siècle, à Florence, la famille des Arrighi se rangent du côté des Welf qui seront appelés par déformation les guelfes, tandis que les Buondelmonte seront appelés les gibelins par la déformation italienne du nom du château que les Hohenstaufen possède en Souabe.

Cette guerre s’arrêtera quand Guelfes et Gibelins s’allieront en 1330 pour former à Ferrare une ligue pour combattre Jean 1er, roi de Luxembourg et roi de bohème qui, fut-il Guelfe, voulait imposer une domination du Nord sur les villes italiennes soucieuses de leur autonomie. Il mourra à la célèbre Bataille de Crécy en 1346 (voir Guerre de Cent Ans).


L’affrontement des Guelfes et des Gibelins est représentatif du climat qui régnait dans les grandes villes du Nord de l’Italie tout au long de cette période.

« Dans les années 1100, les villes d’Italie du Nord et du Centre se sont affranchies de l’empereur et de leurs évêques….Les grands marchands étaient, en fait, des nobles, seigneurs de quartiers entiers dans la cité et de fiefs seigneuriaux dans les campagnes, capables de réunir sous leurs bannières des troupes de clients et de vassaux armés. Tout le pouvoir fut, en tout temps, aux mains de cette aristocratie qui se réservait les plus hautes charges et plaçait ses fidèles aux postes d’exécution.

Elle n’a jamais rien cédé et les cités n’ont pas connu de conflits nés d’une opposition sociale, riches contre pauvres par exemple, mais ont sans cesse souffert des affrontementsentre familles, clans et factions au sein de cette noblesse… Chaque grande famille se faisait construire une haute tour…Florence, comptait, ces années-là (milieu du XIIIème siècle), plus de deux cents tours ». (Jacques Heers, ancien professeur de l'université Paris IV-Sorbonne in article Guelfes et Gibelins: https://www.clio.fr/bibliotheque/guelfes_et_gibelins.asp)


La Grande Peste Noire 1347-1352

La peste dite noire du XIVème siècle n’est pas la peste bubonique avec céphalée, douleurs musculaires et bubons, mais la peste hémorragique. Le malade est atteint de fièvre, de vomissements et meurt en quelques jours. C’est l’événement majeur du siècle et l’un des plus importants de l’histoire du Moyen-âge. Partie de l’Italie du Nord en 1347, elle s’étendit à l’ensemble du bassin méditerranéen et déferlera pendant plus de trois ans sur toute l’Europe jusqu’à ses limites boréales et les rivages de la Baltique, faisant selon les sources plus de 20 millions de morts soit la moitié de la population européenne ou 25 millions de morts soit 30 à 50%, un tiers de cette population.


Boccace en donnera une chronique lucide dans son Décaméron. Le bilan humain, moral et économique est terrible. A Florence, meurt la moitié de la population comme en Avignon, grand centre culturel où siège le pape depuis 1338.Venise comptera 90 000 morts. Ce ravage des populations est vécu comme une punition en conséquence de la dégénérescence des mœurs. S’ouvre une grave crise de conscience nourrie d’un anéantissement de toute espérance. Les juifs servent de boucs-émissaires. Des bûchers sont dressés en France, en Allemagne dans une action à tendance génocidaire.Les sociétés de pays sont totalement désorganisées comme par exemple en Angleterre que la peste atteint en 1349, et qui perd entre 40 et 50% de sa population. La vie économique anglaise s’arrête. Il n’y a plus quasiment personne pour travailler la terre. Les champs sont à l’abandon. Certains villages perdent jusqu’à 80% de leur population. Dans les villes, l’artisanat est au point mort.


En 1350, l’épidémie arrivée aux confins nord de l’Europe n’a plus trouvé où s’étendre et cesse enfin. Une mentalité nouvelle alors se fait jour. Une économie nouvelle apparaît. La première des conséquences économiques est double.

D’abord, la grande déperdition démographique aura permis l’enrichissement des survivants, non pas des aristocrates, possesseurs de grandes terres, mais celui d’abord des manouvriers, très recherchés, qui prennent conscience de ce que l’on appellerait aujourd’hui ‘leur force économique’ qui les libère d’un joug féodal ébranlé et leur fait demander à être payés 3 à 4 fois plus cher qu’avant. Ils refusent les corvées. Ils iront parfois comme en Angleterre en 1353 jusqu’à se mettre en grève.

Ensuite, l’enrichissement des petits possesseurs de terres ou artisans qui héritent des biens de toute la parentèle. Les places sont libres en ville. La population des campagnes afflue pour ouvrir boutique, s’installer comme artisan en se passant de l’aval du seigneur.


La société médiévale bouge. Elle est en mutation. Au sortir de cette grande épreuve, l’espoir renaît. En 1350, un grand jubilé de la fin de la peste part vers Rome avec des milliers de pèlerins. La peste reviendra régulièrement environ tous les dix ans jusqu’à la fin du siècle. Mais seront devenus irréversibles :

  • Les changements politiques qu’ont entrainés l’effondrement de l’économie qui repartira sur des bases nouvelles,
  • le déplacement des populations,
  • la prise de conscience par ses populations de leur poids économique et de leur capacité d’initiative.

La peste a frappé toute l’Europe, c’est toute l’Europe qui connaîtra pour la première fois de son histoire culturelle un style proprement européen, le Gothique International. Art de cour, certes, art essentiellement pictural mais qui unifie le goût en fusionnant toutes les tendances régionales.


La Guerre de Cents Ans

La Guerre de Cent Ans commence en 1337 et se termine en 1453. Elle oppose les Français et les Anglais sous les règnes qui vont en France de Philippe VI, fondateur de la dynastie royale de Valois à Charles VII, et en Angleterre d’Édouard III Plantagenêt à Henri VI Plantagenêt.


A l’origine est en cause la succession au trône de France. Louis X le Hutin et son frère Charles IV, dernier des Capets, succéderont à leur père de Philippe le Bel sur le trône de France. À la mort en 1325 de Charles IV, sans héritier direct, Philippe VI, issu de la branche cadette de la Maison des Valois, est choisi par la noblesse française pour lui succéder. La succession directe des capétiens est ainsi rompue pour éviter que ne monte sur le trône de France un Anglais, Édouard III d’Angleterre, petit-fils de Philippe le Bel par sa mère Isabelle de France (1295-1358). Quatrième enfant de Philippe le Bel, elle est mariée à Édouard II, roi d’Angleterre (déposé en 1327) et Duc de

Guyenne[6]. Édouard III peut prétendre à la couronne de France. Il conteste la légitimité du “prétendu” roi de France, Philippe VI qui n’est que le neveu de Charles IV.

Un autre prétendant est Charles II de Navarre dit le Mauvais. Il est le petit fils de Louis le Hutin (le Têtu[7]) par sa mère Jeanne de Navarre. Charles le Mauvais se montre retord sur la question de la succession. Il sera battu dans ses prétentions territoriales par Bertrand du Guesclin en 1364.


Si Édouard III a facilement d’abord accepté que monte sur le Trône un Valois, c’est qu’il tient en priorité à sauvegarder ses possessions dans le Sud-ouest de la France face au nouveau roi de France qui prend rapidement Bordeaux. Édouard se doit alors de riposter. Il bloque l’arrivée de la laine par la mer aux filatures flamandes. Sous la menace d’un péril économie, le Comte de Flandres se rallie à lui qui fort de cet appui se couronne roi de France.

La guerre ira ainsi de périodes de combats en périodes de trêves, égrenée d’épisodes célèbres (ci-après). Elle s’achève en 1450.


En 1435, un événement important se produit. La Bourgogne de Philippe le Bon décide de ne plus soutenir une Angleterre appauvrie, devenu peu fiable. Au traité d’Arras avec Charles VII, il peut conserver les territoires acquis pendant la guerre. En 1440, Henri VI d’Angleterre dont la mère est Catherine de Valois (de France)[8], épouse Marguerite d’Anjou, fille du Bon Roi René 1er  d’Anjou. Signe d’un désir de conciliation entre les parties.

Dans une Angleterre exsangue, les tensions sont vives au sein du Conseil entre les faucons et les colombes. En France, une partie de l’aristocratie s’oppose au roi, mais le retour du roi à Paris en 1444 et les ordonnances royales dotant la France d’une armée régulière et permanente (professionnelle) avec artillerie, archers et infanterie, renforcent la position française.


En 1448, c’est au tour de la Bretagne de ‘lâcher’ l’Angleterre. En 1450, la Normandie, berceau des Normands d’Angleterre (Guillaume le Conquérant, 1066) passe (définitivement) aux mains des Français.

En 1453, une ultime bataille a lieu, opposant pour une dernière fois Charles VII et Henri VI, la Bataille de Castillon dans la vallée de la Dordogne.  Défaite dramatique pour les anglais. Le grand chef de guerre anglais John Talbot qui a repris Bordeaux un an plutôt y trouve la mort et Henri VI en perdra la raison. Bordeaux repris par les Français, la Guyenne, ancestrale terre anglaise est définitivement conquise. La guerre cesse sans traité, faute de combattants face aux troupes françaises. L’Angleterre perdra sa dernière possession, Calais, en 1458 et ne possèdera plus de territoire en France.


 En 1475, Édouard IV, comptant sur le soutien de la Bourgogne, débarquera avec ses troupes en Normandie pour reconquérir ses territoires perdus. Mais le soutien attendu de Charles le Téméraire lui fait défaut. Ses troupes ne sont pas suffisamment nombreuses pour espérer quelque victoire. Il signe avec Louis XI les accords de Picquigny (Somme). L’Angleterre abandonne toute vue sur le territoire français mais reçoit une somme de 75000 écus et une rente de 50000 écus.


La Bataille d’Azincourt

En 1415, la lourde chevalerie française est défaite par les légers archers anglais. Jean-Sans-Peur n’a pas envoyé ses troupes bourguignonnes soutenir le camp français. Le Duc de Bretagne veut rester neutre. Face aux 20000 hommes, essentiellement des chevaliers menés par Charles d’Albret, seulement les 1000 chevaliers et les 5000 archers d’Henri V. La stratégie et la tactique françaises sont calamiteuses : Mauvais choix du lieu par les français, mauvaise disposition des troupes trop ramassées. Les français sont massacrés. Ducs, comtes et barons tombent sous les flèches. Un millier de chevalier est fait prisonnier dont le poète Charles d’Orléans. La France perd une partie de son aristocratie. 3000 morts côté français, 500 côté anglais.

L’impact sur la France amoindrie, moralement rabaissée, en pleine guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons est désastreux. Pour les Anglais, Azincourt restera une victoire aussi glorieuse que celle de Trafalgar.


La Bataille de Crécy et Les Six Bourgeois de Calais

La Bataille de Crécy en 1346 marque un tournant dans la stratégie de la guerre et la rend plus meurtrière. Pour la première fois, les anglais auraient utilisé des bombardes, mais c’est surtout des archers de métiers particulièrement bien entraînés qui déciment les troupes françaises désorganisées. Plus de 15000 tués, et la chevalerie perd plus de 1200 de ses membres. Les Anglais se dirigent sur Calais qui sera assiégé en 1347. Les Six bourgeois de Calais remettent les clés de la ville à Édouard III.

Jeanne –D’arc

Les faits légendaires de Jeanne–d’Arc en ont fait une icône nationale. Son rôle militaire effectif est minimisé par les historiens. Galvanisant les troupes, elle a été brièvement mais efficacement le porte-étendard de la reconquête française. Sa capture en 1431 et son supplice (brûlée vie et non au préalable étranglée) en place de Rouen, ville anglaise, à d’une certaine manière, à l’époque, plus concerné les Anglais que les Français.


Armagnacs et Bourguignons

La guerre civile entre Armagnacs et Bourguignon commence en 1407, date à laquelle le Duc Louis d’Orléans qui gouverne à la place de son frère, le roi Charles VI devenu fou, est assassiné sur ordre de son cousin Jean-Sans-Peur, Duc de Bourgogne, qui partageait de fait le pouvoir royal avec lui et lui disputait le trône de France. Ils sont tous deux petits-fils de Jean le Bon. Le Duc de Berry, oncle du roi, coalisent les duchés de Bretagne, d’Orléans et le Comté d’Armagnac pour défendre les intérêts du feu Duc d’Orléans. Les coalisés prennent le nom des troupes de Bernard VII, Comte d’Armagnac. Le conflit est politique et économique. Les Armagnacs sont des conservateurs, défenseurs d’un pouvoir central interventionniste, tandis que les Bourguignons sont des “libéraux”, partisans des libertés économiques.


En 1413, Jean-Sans-peur convoque les états généraux. A Paris, la population qui trouve à sa tête un boucher du nom de Caboche, met la ville sous pression. Jean-Sans-Peur fait promulguer une ordonnance, la Cabochienne, qui institue une réforme (libérale) qui ne calme pas les esprits, et les universitaires jusque là favorables aux Bourguignons passent dans le camp adverse. Les Armagnacs entrent dans la capitale et massacrent les Bourguignons qui la détenaient. En 1418, c’est au tour des Bourguignons d’envahir Paris et de massacrer les Armagnacs. Le dauphin, futur Charles VII, se prétend régent et trouve à ses côtés les Armagnacs, Jean-Sans-Peur, lui, garde le roi Charles VI à sa merci.

En 1419, Jean-Sans-Peur est assassiné lors de négociations entre lui et le dauphin. Succédant à son père, Philippe III le Bon de Bourgogne rallie l’Angleterre avec le soutien de la reine Isabeau de Bavière, épouse de Charles VI.

En 1420, dans le contexte de la Guerre de Cents Ans pour la succession au trône de France, toujours en litige depuis 1338, le Traité de Troyes entre (officiellement) le Roi Charles VI et le roi d’Angleterre Henri V prévoit qu’à la mort du roi de France, Henri V ou son successeur accédera au trône de France, évinçant ainsi le dauphin qui se réfugie à Bourges, et les Armagnacs. Malgré des menées militaires à partir de son territoire normand, Henri V ne parvient pas à faire appliquer le Traité de Troyes.

Sa mort en 1422, après le siège de Meaux, précède de quelques mois celle de Charles VI. Henri VI, fils de Henri V, est proclamé roi de France, tandis que Charles VII, le Roi de Bourges, se proclame aussi roi de France. La Guerre de Cent Ans revient sur le devant de la scène historique.

En 1429, la Pucelle d’Orléans libère la ville. Charles VII sera sur ses instances sacré roi de France à Reims la même année.

Il faudra attendre 1435 et le Traité d’Arras qui, réconciliant la France et la Bourgogne, met définitivement fin à la Guerre des Armagnacs et des Bourguignons.


Les Vêpres Siciliennes

La Révolution des Vêpres Siciliennes est une épisode que le compositeur Giuseppe Verdi a rendu célèbre par son opéra éponyme composé en 1885 comme manifeste nationaliste au cours de la troisième et dernière phase du Risorgimento qui se conclura par l’unification de la péninsule en un seul royaume.

600 ans plus tôt en 1282, les paysans de Sicile se soulèvent contre la présence française. Sur le trône du royaume de Naples et de Sicile se trouve le Comte Charles d’Anjou, fils du roi de France Louis VIII, et  frère de Saint Louis. En 1266, il a ravi à la demande du pape en conflit avec l’empire germanique, le royaume méditerranéen au descendance de l’empereur Frédéric II Hohenstaufen, Manfred. Nouvelle occasion pour attiser la guerre entre les papistes Guelfes et les pro-germaniques Gibelins.

Le Lundi de Pâques, le son des cloches à l’heure des vêpres, aurait donné le signal du soulèvement. La population de Palerme et de Corleone massacre les Français. L’insurrection se propage dans toute l’île. Le cri lancé par les révoltés « Morte Alla Francia ! Italia Aviva ! » (en français : « À mort la France ! Vive l'Italie ! ») aurait été à l’origine de la Mafia et le signe du début de l’indépendance de la future Italie[9]. Thèse anachronique mais qui alimenta les indépendantistes italiens du XIXème siècle et la bonne conscience de la maffia sicilienne.


Cette révolte est importante pour l’histoire de la Sicile comme un de ses moments fort pour son indépendance, elle l’est aussi pour ses répercussions européennes dans  un changement de jeux des alliances, car s’y sont engagées dans une extrême rivalité les grandes familles européennes pour la possession de cette île située stratégiquement entre les empires d’Orient et la terre sainte, l’empire d’Occident et l’empire musulman. Les musulmans ont longtemps occupé l’île dans le Haut Moyen-âge avant que les Normands ne les chassent au début du XIème  siècle.


Le roi d’Aragon, gendre de Manfred, prétend au Trône. Soutenu par la population sicilienne, il débarque une armée sur l’île qui chasse définitivement les Français. Au plan européen, se sera une guerre sans merci en les maisons d’Aragon et d’Anjou dont les répercussions porteront jusqu’aux première Guerres d’Italie à la Renaissance.


La Guerre des Deux Jeanne : de Penthièvres et de Flandre

Pour la succession du Duché de Bretagne, pendant plus de 20 ans, s’opposeront le couple Charles de Blois et sa femme Jeanne de Penthièvre soutenu par la France et le couple Jean III de Montfort et sa femme Jeanne de Flandres soutenu par l’Angleterre. La France est sortie très affaiblie de la Bataille de Crécy. En 1364 Charles de Blois est tué au cours de la Bataille d’Auray contre Jean III de Montfort. Jean le Bon monté sur le trône de France en 1350[10] meurt en cette même année 1364. Jean III de Montfort devient Jean IV de Bretagne, Duc de Bretagne. En 1378, ne pouvant plus compter sur le soutien des anglais, il se voit dépossédé de son titre par Charles V qui a succédé à son père Jean le Bon. 


Mais renversement d’alliance, Jeanne de Penthièvre va s’allier avec Jean IV de Montfort, toujours duc en titre mais exilé en Angleterre. Montfort débarque à Saint Malo. Charles V doit céder sous la pression à la fois de la noblesse bretonne qui jusqu’alors divisée entre les deux familles se retrouvent unie derrière le duc, et sous celle de la population. Par le Second Traité de Guérande, Jean IV se voit reconnu à nouveau duc en contre partie d’un serment d’allégeance au roi et l’évacuation de tout Anglais dans son entourage.


Les Grands Ducs de Bourgogne

Quatre ducs de Bourgogne ont laissé leur nom dans l’Histoire politique et culturelle de l’Europe :Philippe le Hardi, Jean-sans-Peur, Philippe II le Bon, Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne et Comtes de Flandres, Philippe II de Valois (1342-1404) doit son nom à la hardiesse dont il a fait preuve à l’âge de 14ans pendant la Bataille de Poitiers en 1354 ; bataille au cours de laquelle son père Jean II le Bon fut fait prisonnier des Anglais. Emprisonné jusqu’à sa mort à Londres, le roi lui donne en apanage[11] la Bourgogne qu’il élève au rang de duché. Son fils, Jean sans Peur (Jean 1er, 1371-1419) lui succède. Le dauphin de France, le futur Charles VI le fait poignarder par un bras armagnac à l’entrevue de Montereau.


En 1420, son fils Philippe III le Bon lui succède et transfère la capitale du duché de Dijon à Bruges. En 1430, il annexe le riche duché du Brabant et installe sa capitale à Bruxelles. Il moura à Bruges en 1467. Au territoire immense dont il hérite, il ajoute en outre par possessions successives et mariages, le Comté de Namur, le Limbourg, le Luxembourg. Le Gueldre et la Lorraine seront annexés par son fils Charles le Téméraire (1433-1477) qui lui succédera à sa mort en 1467.

Charles le Téméraire (1433-1477) étendra les territoires que son père lui a légués dans le but de faire la jonction entre les deux Bourgognes. Ils ajoutent plusieurs duchés et comtés, notamment les duchés de Gueldre, de Lorraine et du Limbourg.

A la mort de Charles le Téméraire, les possessions bourguignonnes ont fini par constituer ce que les historiens nomment Les États Bourguignons qui englobaient les Pays-Bas (Belgique, Nederland, Luxembourg), le Duché et le Comté de Bourgogne (Franche-Comté) et les nouveaux territoires intermédiaires. Par le Traité d’Arras (1482), ces états seront partagés entre Louis XI de Valois qui en devant Duc de Bourgogne ramène la Bourgogne dans le giron français, et Maximilien 1er de Habsbourg, gendre de Charles le Téméraire, qui ainsi devient Duc des Pays-Bas (de Bourgogne). Avec l’accession, en 1516, au trône d’Espagne du petit-fils de Charles le Téméraire, Charles-Quint de Habsbourg (1500-1558), né en Flandres, les Pays-Bas deviennent espagnols.


La Reconquête

Les tribus barbares venues du nord de l’Europe, Vandales, Suèves et Alains (dont certains s’installèrent en Gascogne) occupent la péninsule ibérique à partir du 5ème siècle. Mais ils sont rapidement repoussés par les Wisigoths, peuple germanique qui a traversé la France au début du siècle et a été lui-même repoussé par les Francs saliques menés par Clovis[12]. Rome, à la solde de qui ils s’étaient mis avec mission de chasser les barbares, les autorise à demeurer sur la péninsule que l’on nommera l’Hispanie Wisigothe. Ils occupent le nord et le centre de la péninsule alors que le sud, dont Tolède, est sous domination romaine. Le chef Léovilgild au milieu du 7ème siècle unifie l’ensemble des peuples de la péninsule en fondant un royaume (wisigoth) dont la capitale est Tolède. Les Wisigoths, vont développer une architecture dont les influences se répercuteront dans le reste de l’Europe[13].


En 555, ils délogent les Suèves du Portugal. En 589, ils se convertissent au christianisme à la faveur du 3ème Concile de Tolède. L’ensemble de la péninsule est alors chrétien. Au début du 8ème siècle, les Berbères, les Maures, vont envahir la péninsule.

La Reconquista est la reprise progressive par les chrétiens d’ ‘Espagne’ avec l’aide à plusieurs reprises des chevaliers européens des territoires occupés par les musulmans[14]. Les étapes marquantes de cette reconquête sont :

  • 711-716 : Conquête de péninsule par les maures, qui fonde Al-Andalus. Ils instaurent d’abord un émirat, puis le Califat Omeyade de Cordoue (759) [15]. Des poches de résistances se maintiennent dans
  • le Nord : comtés de Pampelune (Irun, Navarre), d’Aragon et Royaume des Asturies dont le roi Pélage le Conquérant crée une ligne de défense castillane (castels)
  • 801 : Charlemagne reprend le Comté de Barcelone (Catalogne). En 905, Barcelone sera pillée, mais les catalans conservent leur autonomie.
  • 850 : Le roi des Asturies, Alexandre III mène une série de victoires et étend son royaume à la Cantabrie. A sa mort, en 910, les Asturies seront divisées par succession entre ses deux fils : la ligne de défense castillane de comté devient Royaume de Castille et le reste du royaume prend le nom de Royaume du León.
  • 1063 : La croisade lancée par le pape Alexandre II marque le vrai début de la Reconquête. Les chevaliers venus de toutes la France combattent victorieusement les musulmans favorisés qu’ils sont par la dislocation du Califat en royaumes indépendant mais rivaux, les Taïfas. Le royaume aragonais prend de l’expansion.
  • 1085 : La Castille-León conquiert le Royaume de Tolède. La moitié de la péninsule est alors reconquise.
  • 1137 : le Mariage du Comte de Barcelone et de la fille du roi d’Aragon fonde la Couronne d’Aragon à laquelle viendront s’adjoindre d’autres Royaumes dont celui de la Castille.
  • 1147 : Lisbonne repris, Alphonse 1er devient roi du Portugal. Le Royaume est reconnu indépendant de la Castille par le pape en 1179.
  • 1212 : La Bataille de las Navas de Tolosa (région de Jàen) oppose les intégristes berbères almohades du Magreb et de Al-Andalus à la coalition des royaumes chrétiens qui réunissent sous leurs bannières chevaliers et aventuriers venus de toute l’Europe. La défaite des musulmans aura pour conséquence la dislocation du royaume almohade fondé par le calife Muhammad an-Nâsir en 1199. Les taïfas se reconstituent. Fragilité lourde de conséquence…
  • 1236 : Ferdinand III, roi de Castille conquiert Cordoue et en 1248 Séville.
  • 1237 : L’Émirat de Grenade est fondé par Banû al-Ahmar, Banu Nazari (Nasri) qui fonde la dynastie nasride. Mais Nasri est vassal du Roi de Castille Ferdinand III et lui paye un tribut annuel.
  • 1469 : Les Rois Catholiques, Isabelle la Catholique, reine de Castille et Ferdinand II, roi d’Aragon ont unis leurs royaumes par leur mariage. Si Ferdinand II est roi de Castille sous le nom de Ferdinand V, c’est Isabelle qui gouverne la Castille.
  • 1492 : Capitulation des Nasrides : L’Émirat de Grenade est intégré au Royaume de Castille et devient l’Andalousie.


Les Jacqueries

La première jacquerie survenue en 1358 et dont les causes sont diverses et multiples touche le Nord et l’Ouest de la France. Appelée la Grande Jacquerie, elle donnera son nom à toutes les autres révoltes de paysans. Ce nom viendrait de la jacque, veste courte que portaient généralement les paysans qui donnera la jaquette ( jacket en anglais).

Une seconde, appelée la Révolte des Tuchins se produit dans le Languedoc entre 1360 et 1384. Cette dernière se distingue de la jacquerie populaire par le fait qu’elle est organisée et relève d’un commandement central. Le tuchin n’est pas un brigand. On a longtemps voulu faire passer les tuchins comme des brigands, des marginaux mais le mouvement du tuchinat « participe d’un mouvement des solidarités paysannes »[16].

En 1381, la Révolte des Paysans dans le Kent qui s’étendit dans le tout le Sud de l’Angleterre rallia à elle les populations urbaines contre le prélèvement exorbitant de taxes pour financer la Guerre de Cent Ans.


Les Jacqueries se poursuivirent jusqu’au XVIIème siècle. Mais contrairement à l’idée courante, les jacqueries des croquants des XVIème, XVIIème siècles n’étaient pas des révoltes contre l’autorité royale, au contraire, elles étaient souvent soutenues par le roi et les forces de police régionales car elles luttaient contre les soldats de garnison racketeurs, pilleurs et violeurs[17].

Les premiers tuchins d’Auvergne au XIVème siècle s’étaient d’ailleurs organisés pour combattre les troupes anglo-gasconnes (Ref.cit.).

Au XIVème siècle, les troupes de mercenaires au service du roi de France ou d’Angleterre constituaient ce que l’on appelait les Grandes Compagnies. Quand au cours de trêves, elles se retrouvaient désœuvrées et démunies, elles pillaient, saccageaient des régions entières. Après sa victoire contre Charles le Mauvais de Navarre, le connétable Bertrand Du Guesclin dut pour les évacuer les amener en Espagne et les mettre au service d’un prétendant au trône de Castille, Henri de Trastamare.


Le Grand Schisme d’Occident 1378-1414

Le pape Clément V (1264-1314) installe le Saint Siège en Avignon en 1308 (1309?).  Soucieux d’échapper à la guerre qui oppose les papistes Guelfes et les pro-germaniques Gibelins dans la succession au Saint Empire, il a auparavant poursuivi une longue pérégrination en France et dans les terres papales du Comtat Venaissin. Il finit par choisir pour ville pontificale, une ville en dehors de ses terres mais au bord du Rhône, axe de communication très important entre Nord et Sud de l’Europe, Avignon. En 1336, il y fait édifier le Palais Vieux, qui sera démoli en 1347 pour qu’en 1351 le Palais Neuf soit terminé et prenne sa place. En 1348, Clément VI achète la ville à la Reine Jeanne de Naples.


Le Grand Schisme se déclare en 1378, à la mort de Grégoire XI. En 1375, les États Pontificaux se sont révoltés contre le pape. Malgré la réticence de ses cardinaux français qui préfèrent la dolce vita du Comtat à la tumultueuse Rome, Grégoire XI à quitté l’année précédente, en 1377 (ou 1376?) Avignon pour Rome. Mais la ville de St Pierre, en proie à des soulèvements permanents, est devenue incontrôlable. Il doit rapidement se réfugier dans sa résidence d’été d’Anagni[18]; Puis, quand même, il revient à Rome pour y mourir en 1378.


Pour l’élection d’un nouveau pape, les cardinaux italiens et français s’affrontent. Les Italiens élisent un italien Bartolemeo Prignano (1318-1389) qui prendra le nom Urbain VI. Les Français ne le reconnaissent pas en invoquant le climat d’insurrection qui règne sur Rome. Ils élisent aussitôt un antipape, un Français, Robert de Genève (1246-1394) qui prenant le nom de Clément VII[19] s’installe en Avignon qui demeure cité pontificale. Cet antipape a le soutien du roi de France Charles V, de l’Espagne (Royaume de Castille), de la Reine Jeanne de Naples, de l’Écosse. Tandis que le pape romain a le soutien de l’empereur germanique, de l’Angleterre, de la Hongrie, des états pontificaux qui n’ont jamais accepté d’être administrés par des Français nommés par un lointain pape en Avignon. D’un côté comme de l’autre, des condottières tels le puissant Bernardo Visconti de Milan antipape ou l’anglais John Hawkwood papiste. Quant à l’empereur, il souffle le chaud et le froid, ménage la chèvre et le chou.

Succédant à son père sur le trône de France, Charles VI (1368-1380-1422) soutient à son tour Clément VII (pape de 1378 à 1394), puis l’autre antipape Benoît XIII (pape de 1394 à 1417) en opposition à Boniface IX (et non de Benoit VIII mort en 1320), pape de 1389 à 1404 qui a succédé à l’autoritaire Urbain VI. Il  soustrait son peuple à l’obédience papale en retour de quoi, le pape excommunie le souverain.


La situation se complique en 1406 avec l’élection d’un nouveau pape romain, Grégoire XII. Il se trouve dans l’obligation de convoquer un concile pour tenter de résoudre la crise. Le Concile de Pise se réunit en 1409, qui décide de par le droit conciliaire (l’autorité du concile prévaut sur celle du pape) d’élire un nouveau pape Alexandre V dit Pape de Pise. Celui-ci décide ipso facto d’excommunier les cardinaux. Et Grégoire XII en fait autant. L’année suivante Alexandre V meurt et les évêques pisans tiennent tête et élisent leur second pape pisan Jean XXIII. Tandis que Benoit XIII continue de ‘régner’ en antipape en Avignon et que Grégoire XII se maintient à Rome.

Renversement des alliances: Le nouveau pape de Pise, Jean XXIII a le soutien de la France qui se joint à l’Angleterre et à la Hongrie comme le font la Pologne et le Portugal, les royaumes du Nord, ainsi qu’une partie de l’Allemagne et de l’Italie. Benoît XIII lâché par Charles VI conserve le soutien de l’Espagne et de l’Écosse, auxquels se joignent différents Comtés et Duchés français : duché de Bretagne, des îles de Corse et de Sardaigne, comtés de Foix et d’Armagnac; Quant au pape romain, Grégoire XII, il ne conserve pour soutien que celui de certaines villes du Royaume de Naples, des duchés comme le Palatinat et la Bavière, le landgrave de Hesse et des évêchés importants comme ceux de Spire et Worms. Il doit retirer en 1415.


Le schisme, qui a duré quelque quarante années, va trouver sa résolution en 1417 par le Concile de Constance réuni sous le pontificat de Jean XXII en 1414.

Le concile a été voulu par l’empereur Sigismond, pour en finir avec le schisme, mais sa résolution n’a pu se faire sans la volonté d’Henri V d’Angleterre qui a imposé l’élection d’un nouveau pape. Les évêques, usant à nouveau du droit peu usité, du conciliarisme[20], réaffirment l’autorité du concile supérieure à celle des papes, et évincent ceux en place, Jean XXII à Rome et Benoit XIII en Avignon et élisent un nouveau pape, avec l’assentiment de toutes les parties. Ce nouveau pape Martin V va jouer un rôle important entre autres dans le domaine des arts puisqu’il est le premier des papes à faire venir à la cour pontificale de grands artistes tel Gentile da Fabriano, marquant ainsi, au même moment, avec les artistes florentins le départ de la Renaissance artistique.


Les Grands Voyages

Les Vikings

La présence d’une colonie scandinave au Groenland, sur les côtes orientales du futur continent des Amériques aux environs de l’An Mil est un fait admis que relatent la Saga des Groenlandais et la Saga d’Erik le Rouge (940-ca.1003). Cette colonie disparaîtra mais d’autres prendront la relève établissant un pont de communication permanent avec la Norvège.


Les Marco Polo

En 1204, Constantinople est tombé au mains de croisées au cours

de la 4ème croisade. Venise détient des privilèges sur la ville qui lui ramènent d’immenses bénéfices. La capitale byzantine est un relais important entre l’Europe dont Venise et Antioche qui reçoit par la Route de la Soie, soie, épices et pierres précieuses venus d’Asie Centrale et de Chine.

Niccolò et Matteo Polo, le père et l’oncle de Marco Polo s’étaient avancés en 1253 (55 ?)  pour faire le commerce des pierres précieuses jusqu’en Ouzbékistan, dépendant du royaume de Kubilaï Kan, après être passés par la Mer Noire, avoir remontés la Volga pour descendre par la Mer d’Aral, atteindre Boukhara où ils restent trois ans. Amenés par son ambassadeur, ils arrivent à la  cour de Kubilaï à Pékin. Ils rentrent à Venise en 1269.

Ils repartent deux ans plus tard accompagnés de Marco, fils de Niccolò, âgé de moins 20 ans. Ils sillonnent l’Asie Centrale du Caucasse au Golfe Persique à la recherche de bonnes affaires. Ils remontent vers Samarkande (Chine), la grande ville de la Route de la Soie avec Boukhara, travèsent le Désert de Gobbi pour être à nouveau chaleureusement accueillis par le Khan. Cette épisode constitue la première partie du Livre des Merveilles.

Marco passera 16 ans en Chine et accomplira des missions d’ambassadeur et de gouverneur pour le Khan qui finira bon gré malgré à la mort de son épouse par laisser repartir  les Polo.

Marco dictera son récit à son compagnon de cellule, l’écrivain de romans chevaleresques Rustichello (Voir Chronique/ Italie/ Marco Polo).


Nicolò de' Conti

Nicolò de' Conti (1395-1459) est un explorateur, également d’origine vénitienne qui, parti de Damas en 1414, voyagea jusqu’en Extrême-Orient, en Birmanie, à Java et Bornéo et jusqu’aux Moluques. Il vécut longuement en Inde. Sur la route du retour, il est obligé de se convertir à l’islam pour sauver sa vie. Arrivé en Italie, il demande le pardon au pape qui lui accorde à condition qu’il relate son voyage qui a duré 25 ans (1414-1439).

Poggio Bracciolini, secrétaire du pape recueille le récit et le place dans son 4e livre des Historiæ de Varietate Fortunæ, livre qui connut un vrai succès et qui a été traduit en Toscan et en Vénitien à la fin XVème siècle.

Ce récit comme celui de Marco Polo servira non seulement aux voyageurs qui parcourront après eux les routes de l’Orient, mais aussi aux cartographes, et inspireront une certaine littérature.


Les Portugais

Les Portugais seront les premiers à s’engager à la fin du Bas Moyen-âge dans les explorations maritimes. Henri le Navigateur (1396-1460), fils du roi du Portugal Jean le Grand (1357-1385-1433), grand maître des Chevaliers de l’Ordre du Christ (ordre successeurs des Hospitaliers, voir Les Croisades) sera le premier à en prendre l’initiative. Soucieux de joindre de nouvelles terres auxquelles fait obstacle la présence musulmane en Afrique du Nord, il organise une première expédition mise au point par des savants et des cartographes qu’il a réuni autour de lui. L’amélioration apportée à la caravelle, un bateau rapide de moyen tonnage, à trois ou quatre mâts, construit depuis le XIIIème siècle, va permettre d’entreprendre l’aventure vers le tant recherché continent indien.


En 1419, c’est tout d’abord l’ile de Madère, au large du Maroc qui est découverte. Puis ce sont les côtes africaines qui font être explorées et de précieux renseignements seront recueillis sur l’intérieur du continent. Différents caps vont être passés jusqu’à ce qu’en 1444, l’explorateur Dinis Dias atteigne un cap verdoyant qu’il nommera Cap Vert. Puis il pénètre au Sénégal. Il sera le premier, sur ordre Henri-le-Navigateur, a mettre en place le trafic d’esclaves[21] sur les côtes africaines soit pour les vendre soit pour les faire travailler sur les terres des nouvelles possessions portugaises. En 1456, l’italien António Noli, au service du roi du Portugal Alphonse V, découvre, lui, l’archipel et futur état du Cap Vert (Wikipédia/Cap Vert). Ce n’est qu’en 1487/88,  que le portugais Bartolomeo Dias franchira le Cap de Bonne Espérance. En 1498, Le portugais Vasco de Gama accoste à Calicut dans le Kerala (extrême sud du sous-continent indien).


Parti en 1517 du Portugal, Magellan va pénétrer en 1520 dans une mer aux eaux calmes qu’il nommera Pacifique. Touché par une flèche empoisonnée sur une île des Philippines, il meurt en 1521. L’expédition pourtant continue. Le très petit nombre de marins qui a survécu aborde la côte de Cadix à l’automne de l’année1522. Le tour du monde pour la première fois a été accompli.


Christoph Colomb

En 1492, alors que s’achève la Reconquista espagnole par l’abdication du dernier émir nasride de l'émirat de Grenade, l’expédition de Christophe Colomb, financée par ces Rois Catholiques qui viennent d’unifier définitivement l’Espagne, accoste sur les rivages de l’Île de Cuba. Il repartira trois autres fois pour les îles des Caraïbes. Son quatrième et dernier voyage (1504-05) le mènera en Jamaïque. Il meurt à Valladolid croyant toujours avoir atteint « les Indes Occidentales », qui seront appelées Amériques[22] car le florentin Amerigo Vespucci, travaillant en Espagne pour la Banque Médicis, et qui avait financé des expéditions vers la Guyane, avait été le premier à suggérer que les terres découvertes par Colomb étaient un « nouveau monde ».


L’image que l’on a généralement de Christoph Colomb, dont rares sont les villes dont une place ou une avenue ne portent pas son nom, ne semble pas cadrer avec le ‘vrai’ Colomb, génocidaire des indiens Arawaks, coupeurs de mains des Haïtiens, offrant en cadeau à ses hommes des jeunes filles de 9 à10 ans ou encore « coupeur des jambes des enfants pour tester les lames ». Certains des faits étant rapportés par Bartoloméo de Las Casas[23]. La fameuse Controverse de Valladolid en 1550 et l’action de Bartolomé de Las Casas rendra leur dignité aux peuples colonisés. Sur la Conquête du Nouveau Monde voir Renaissance/ Événements Majeurs.

Il faudra attendre le XVIIIème siècle pour que les grands voyages scientifiques soient menés par les « Marins des Lumières»[24] dans le pacifique, Bougainville, Cook et La Pérouse notamment.


Notes
 
[1] Les événements sociaux-politiques d’ampleur nationale mais n’ayant pas eu de répercutions directe sur les autres pays d’Europe sont abordés relativement aux périodes et matières de la région concernée.

[2] « L'arianisme, la plus antichrétienne des hérésies, puisqu'elle niait la divinité de Jésus-Christ ». J. Trabucco in Préface aux Confessions de Saint Augustin Édit. Garnier-Flammarion, 1964.

[3] Donatisme : Soumission des évêques d’Afrique lors de la persécution des chrétiens ordonnées par Maxence, empereur romain de 306 à 312.

[4]  Storici Arabi delle Crociate -Édit. Eunaudi, 1957-Edit Sinbad, 1972

[5] St Louis fera venir en France de nombreux objets précieux fort en vogue de dinanderie ciselée, fabriqués dans le Sultanat des Mamelouks fondé en 1170 ; notamment un bassin qui servira pour le baptême des futurs rois.

[6] A l'époque, la Guyenne s’étend de l'Atlantique aux contres-forts du Massif Central, de la Garonne aux pieds des Pyrénées, hors mis les enclaves de la Seigneurie d'Albret (Agenais et Est des Landes) et du Comté d'Armagnac (à peu près l'actuel département du Gers).

[7] Venant de l'ancien français hustin, Hutin pourrait signifier le Querelleur

[8] Ne pas confondre Catherine de Valois (de France, 1401-1437), fille de Charles VI, sœur de Charles VII, épouse de Henri V d’Angleterre (1420) avec Catherine de France ( de Valois 1228-1246), fille de Charles VII, épouse de Charles le Téméraire (1440).

[9] https://fr.wikipedia.org/wiki/Vêpres_siciliennes

[10] Le Portrait de Jean le Bon réalisé en 1350, année de son couronnement, sera le premier portrait peint sur chevalet de l'histoire de la peinture occidentale.

[11] Jean II le Bon, prisonnier, répartira son royaume en différents duchés qu’ils donnent en apanage à ses fils, Louis, duc de Normandie aura l’Anjou, Philippe la Bourgogne et Jean le Berry. Charles, son fils ainé, sera roi de 1364 à 1380, cinquième du nom. L’apanage est une façon pour le roi ou le seigneur de léguer par concession une partie de son domaine à ses fils cadets.

[12] Bataille de Vouillé en 507. Les Wisigoth perdent Toulouse et toute la région qu’ils occupaient jusqu’aux Pyrénées.

[13] Les tombes-dolmen présenteront des passages circulaires annonciateurs des déambulatoires.

[14] Le terme à l’origine désigne le peuple berbère à l’origine des premières incursions dans la péninsule, puis finit par désigner l’ensemble des musulmans.

[15] L’émirat relève d’un pouvoir temporel, politique, militaire, administratif, le califat relève du pouvoir spirituel donc aussi temporel en islam. Le calife est le chef suprême des fidèles.

[16] Cf. Vincent Challet in Miroir du Tuchinat, Cahier de recherches Médiévales et Humanistes : https://crm.revues.org/1563

[17] Cf. Yves-Marie Bercé in Histoire des Croquants. Édit. Seuil Paris, 1986.

[18] L'Attentat d'Anagni a eu lieu en 1303: Le gibelin Sciarra Colonna, de la puissante famille des Colonna de Rome, ayant prise possession du domaine pontifical avec ses troupes aurait malmené, giflé (?) le pape Boniface VIII.

[19] A ne pas confondre avec Clément VII, pape (et non antipape) de 1523 à1534, de son vrai non Jules de Médicis

[20] Conrad de Gelnhausen (ca.1320-1390), théologien spécialiste du droit canon avait fondé vers 1380 le Mouvement Conciliaire, et avait exposé ses théories dans l’Epistola Brevis et Le Concordiae Epistola. Le Conciliarisme considère que l’autorité de l'Église ne relève pas d’un pouvoir concentré sur la personne du pape seul mais d’un pouvoir collégial, celui des évêques. En1870, le Concile de Vatican I en promulguant l’infaillibilité papale, annihila toutes prétentions autoritaires d’un synode épiscopal.

[21]L’esclavage est une pratique qui remonte à des temps immémoriaux. Au Moyen-âge, l’Église ne condamne pas l’esclavage. Le Pape l’autorise au roi du Portugal pour l’Afrique. Mais « l’organisation sociale chrétienne composée de frères ne peut se concilier avec l’esclavage, que remplace peu à peu le servage, dépendance personnelle et héréditaire… dans ces conditions, le  vieux mot latin ‘servus’ finit par perdre son antique sens d' “esclave“ pour désigner celui qui est lié à la terre ou à un seigneur par des obligations relativement limitées : le serf.  C'est alors qu'apparaît, dans le latin médiéval (Xème siècle), le mot ‘sclavus’, qui donnera, au XIIIème siècle, le terme ‘esclave’, et qui est une autre forme de ‘slavus“, rappelant que les populations slaves des Balkans fournissaient, au Moyen Âge, l'essentiel des masses serviles en Occident ».

(http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/esclavage/49330)

[22] Nom donné en 1507 par les cartographes Lorrains Martin Waldseemüller et Mathias Ringmann. Cf article détaillé sur les Grandes Découvertes : https://fr.wikipedia.org/wiki/Grandes_d%C3%A9couvertes#Exp.C3.A9ditions_chinoises

[23] Cf : Phillymag.com, Washington Post, University of North Carolina, L'holocauste américain: Christophe Colomb et la conquête du Nouveau Monde: démythifier une légende.Rapporté par http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-verite-sur-christophe-colomb-147690.

[24] Julia Ferloni, Marins des Lumières dans le Pacifique Édit. de Conti 2007

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