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Écoles du Bas Moyen-Âge

ÉCOLES DU BAS MOYEN-ÂGE

ÉCOLES ET GRANDES RÉALISATIONS DE L' ART ROMAN 950-1150

Architecture - Sculpture - Peinture

 

ARCHITECTURE

Le Roman du Saint Empire

École Ottonienne

Cathédrale Saint-Maurice-et-Sainte-Catherine de Magdeburg 937

École de Saxe

Abbatiale de Saint Cyriaque à Gernrode vers 975

Église Saint Michel d'Hildesheim début 993-1022

École Rhénane

Cathédrale de Strasbourg : Ottonienne 1015-1048 – Roman :chœur et transept nord 1176-1235

Notre-Dame-de-l’Assomption-et-Saint-Étienne 1027- voutée vers 1100

Cathédrale de Mayence 1009>1036  7 incendies

La Cathédrale de Worms 1171> 1220

Monastère de Corvey Nouveau Corbie 834-westwerk  873-885

Église de Maria Laach 1093-1156

École de Reichnau (carolingienne)

Basilique de Sainte-Marie à Mittelzell, consacrée en 816,

Saint-Pierre et Saint-Paul à Nieder (ou Unter)zell bâtié en 799

Saint-Georges à Oberzell vers 900


Le Roman Lombard

Église Sainte Marie en Pertica 677

La Cathédrale d'Ivree 966-1005

Église Saint Michel de Pavie 1104-1135

La Basilique San Pietro in Ciel d'Oro 12ème siècle

Basilique Sant'Abbondio de Côme 1050-1095

Baptistère de Biella 10ème siècle

Basilique Saint Ambroise de Milan Roamn:1088-1099 voutée vers 1176 (1140?)?

Monastère de Saint-Bégnine de Dijon debut du 11ème siècles

Basilique Saint Marc de Venise mixte Roman-Byzantin 1063-194

 

Le Roman de l'Italie Méridionale

Église Saint-Nicolas de Bari mixte Lombard-Roman 1087-1197

Cathédrale de Pise 1100-1150 roman éclectique


Le Roman Normand et Anglo-Normand

École Normande

Abbatiale de l'Abbaye-aux-Dames de Caen 1062-1130

Église Saint-Etienne de l'Abbaye aux Hommes

Abbatiale de Notre-Dame de Jumièges

Église Abbatiale Saint-Etienne de Caen

Saint-Georges de Boscherville

École Anglo-normande

Cathédrale de Durham 1093-1133

Cathédrale deNorwich 1096-1145


Le Roman Bourguignon

École de Cluny

 Abbaye de Cluny : Cluny I achéve en 927

                                : Cluny II 954-981

                                 : Cluny III 1080-1130

Église Saint-Philibert de Tournus 949-1120

Église Saint-Étienne de Nevers 1063-1097

École Cistercienne

Abbaye de La Ferté 113

Abbaye de Pontigny 1114

Abbaye de Clairvaux 1115

Abbaye de Morimond 1115

Abbaye de Fontenay 1118

Warweley Abbey 1128

Foutains Abbey milieu du 12ème Sicèle

Eglise Sainte-Marie-Madeleine du Vézelay consécration 1132

Les Sœurs Provençales (Cisterciennes) :Sénanque 1148, Sylvacane 1144, le Thoronet.


Le Roman Français

Sur le Chemin de Compostelle

Notre-Dame-de-l'Annonciation du Puy-en-Velay fin du 11ème s. (reconstruite 19ème s.)

Saint Martin de déambulatoire 997-1002

Église Saint-Etienne de Nevers  1063-1097

Abbatiale de Saint Foy de Conques 1107>1125

Abbaye Saint Pierre de Moissac 7ème s. Reconstruction romane 1047-1063; Cloître 1110 (15?)

Église Saint Sernin (Toulouse): Partie romane: Début 1080 > 1189 ;Voûtement 1250

Écoles du Poitou et de l'Angoumois

Église de Notre-Dame-La -Grande de Poitiers 1143 ?

Église Saint-Martin de Tours 5ème siècle>1074>1175 (déambulatoire 997-1002)

École du Sud de la France

Saint Trophime d'Arles 10-11ème siècles

Église Saint Gilles du Gard milieu du 12ème siècle

Abbaye de Montmajour milieu du 12ème s.

Saint Pierre de Mausolle

École Chalaisienne

Abbaye de Chalais 1124

Abbaye de Boscodon 1142

Abbaye Notre-Dame de Lure (Saint-Étienne-les-Orgues ) 1166

Abbaye de Valbonne 1199

École du Périgord

Église Saint Front de Périgueux 1120-1173

École d'Auvergne

Notre-Dame-de-l'Annonciation du Puy-en-Velay fin du 11ème s.(reconstruite au 19ème s.)

Église Saint-Etienne de Nevers  1063-1097.


Le Roman Catalan

Roman Pyrénéen & Le Premier Roman

Abbaye de Saint-Martin-du-Canigou 1009

L'Abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa 1010

Cathédrale de Vic 1018-1046

Monastère Ste Cécile de Monserrat 1025

Monastère Sant Llorenç del Munt 1045-1065

Monastère Bénédictin de Sant Pere de Rodes consacrée en 1022

Roman de la Catalunya Vella & Le Second Roman

Monastère Santa Maria de Saint Ripoll 888

Cathédrale de La Seu d’Urgell 1116-1173

Abbaye de Valldaura-Santa Creus 1174-1228


La Sculpture

Église St Michel d'Hildescheim:
  • Portes de Bernward (1015)
  • Colonne Triomphale 1015-1020)

Chapiteaux

Abbaye de Fleury de Saint Benoît sur Loire : Tour-Porche 1120-1135

Abbaye de Cluny III 1120

Cathédrale Saint Lazare d'Autun 1120-1146

Prieuré de Sainte-Marie de Serrabone 12ème siècle

Cloître

Cloître de Saint Guilhem-du-Désert 11éme>12ème siècles

Cloître d'Elne 12ème > 14ème siècles

Cloître de Moissac 11ème >12ème siècles

Cloître de La Daurade (Toulouse) 12ème siècle

Cloître de Saint Trophime d'Arles 12ème siècle

Portail Occidental

Notre-Dame -La-Grande de Poitiers 1143?

St Jacques de Compostelle : 

           Portail des Orfèvres 1103-1107

           Portail de France 1122

           Portail de Gloire 1168

Santa Maria de Saint Ripoll 12ème S.

Saint Foy de Conques 1107-1125

Notre-Dame- de Naud 1160

Saint Pierre de Moissac 1115-1120

Notre-Dame-des-Anges à Cabestany  milieu du 12ème S.

Saint Trophime d'Arles fin 12ème S.

 Cathédrale de Modène fin 11ème > fin 12ème


La Peinture

Peinture Préromane 10ème-11ème siècle

 Saint-Georges d'Oberzell 10ème et 11ème siècles

Église Saint Michel de Fulda 744

Église Saint Vincent de Galliano (Lombardie) 1007

Église de Saint Savin 1020-1050



Peinture Romane 12ème siècle

Chapelle Saint-Martin-de-Fenollar près du   Boulou (Pyrénées Orientales),

Église Saint Julien-de-Brioude (Haute Loire)

Église de Tavant (Indre et Loire)

Église de Saint-Aignan (Cher)

Mausolée de Sant'Isidoro (province du Léone)

Églises de Tahull (province de Lérida).

Enluminures de Cluny III

 


 ÉCOLES MUSICALES

Écoles d'Aquitaine - École de Notre-Dame de Paris - Ars Antiqua - Ars Nova - Ars Subtilior - École Franco-Flamande



École d'Aquitaine ou Style Martial 11ème-12ème siècles

 « L'étape qui suit le chant grégorien est représentée par l'École d'Aquitaine, dite encore École de Saint-Martial, car l'abbaye de Saint-Martial de Limoges fut le grand centre musical de son époque et son influence rayonnait sur toute la région aquitaine. Du fait de sa position sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, elle constituait en outre un point de rencontre privilégié. Les œuvres que l'on définit du ‘style de Saint-Martial’ datent de la fin du 11ème siècle et de la 1ère moitié du 12ème siècle, c'est-à-dire en pleine époque de l'architecture romane. » (Christian Ricordeau, site Quatuor, http://www.quatuor.org/musique02.htm).

 

Les premières traces d’une organisation polyphonique apparaissent au 9ème siècle dans le Divinasione naturae de Jean Scot Origène datant de 875 et dans un traité de théorie musicale du même siècle, attribué à Hucbald de Saint Amand, Musica enchiriadis, et au siècle suivant dans d’autres manuscrits à Fleury, Chartres, Winchester. Mais il faudra attendre le 12ème siècle et l’Ecole de Limoges pour que sa pratique courante soit avérée. Elle représente la première période de la polyphonie. Le Style Martial (1100-1160) en est la marque. Elle sera suivie au milieu du 13ème siècle par l’École de Notre-Dam de Paris.

 

A l'origine, la polyphonie consiste au simple ajout d'une voix dite organale (orgaum) à la voix monodique du plain-chant liturgique. Cette seconde voix a d'abord été à la quinte puis à la quarte. Pour des raisons de dissonance, la voix supérieure ne pourra pas suivre fidèlement à la quinte la voix principale. Des modifications devront lui être apportée, ce qui sera le début véritable de la polyphonie avec le début de l'indépendance des voix. L'ajout d'autres voix, elles aussi en interdépendance mais libres permettra par le contre-point à la polyphonie de développer de manière de plus en plus complexe toutes ses possibilités musicales, l’ornementation tenant une part de plus en plus large.

 

La polyphonie, qui ne concerne que la musique d’église et non pas la musique profane des trouvères et troubadours, est une organisation pour pouvoir chanter ensemble sur les textes fixés de la liturgie dont les ‘interprétations’ (improvisations) polyphoniques varieront d’une église à l’autre, d’une schola cantorum (école musicale) à une autre.

 

Après la forme musicale de l’organum aux débuts de la polyphonie, apparaît le conduit.  Également polyphonique, il est organisé sur des textes paraliturgiques. (Voir Formes Musicales du Bas M.A.)

 

 Si les manuscrits et traités n’avaient jusqu’alors présenté que des exemples de notations rudimentaires en ce qui concerne la hauteur des sons et le rythme pour permettre de la en polyphonie, nous devons à l’École d’Aquitaine de nous avoir léguer la première composition écrite polyphonique, In omnibus requiem quaesivi (partout, j'ai cherché le repos, Écclesiaste. 24, 7-12 non 11-13). L’organum à partir de cette époque ne sera plus improvisé mais .écrit.

 

Roger de Chabannes, moine chantre à l’Abbaye de St Martial de Limoges mort en 1025 et son neveu Adémar mort en 1034 sont deux représentants éminents de cette école. Adémar sera un propagateur du Mouvement de la Paix de Dieu, mouvement apparu dans les dernières décennies du 10ème siècle, dont les adeptes se placent sous la protection de Saint Léonard, de Saint Front et de Saint Martial et tendent ardemment à retrouver la vie des temps apostoliques.

 

Si la polyphonie n'est en usage que pour la musique sacrée, pour autant, l’activité de l'École de Limoges ne s'y est pas limitée. Son activité est aussi poétique avec ses troubadours. Le mouvement des troubadours débute dans le Limousin et à la même époque à laquelle se développe le style martial.

On lui doit la rédaction d’un cycle de récits hagiographiques sur le saint thaumaturge, notamment la Vita proxilior traçant la mission évangéliste de St Martial.

L'École d'Aquitaine fera sentir son influence jusqu'au milieu du 13ème siècle. Le Style Martial sera repris en Angleterre et en Espagne du Nord où fut écrit en 1140 le Codex Calixtinus de St Jacques de Compostelle, qui contient entre autres le premier organum à trois voix.


École Notre-Dame de Paris 1170-1250

La première grande figure de cette école est Maître Léonin (1150? ou 1180? -1210 ?). Il n'est connu qu'indirectement par un traité anglais datant de 1275 dans lequel il est présenté comme l’auteur, vers 1180, du premier recueil complet de polyphonie (Magnus Liber), écrit sur le mode de l'organum, le Magnus liber organide gradali, et antiphonario pro servitio divino multiplicando,qu'abrégea Pérotin son successeur à la tête de l'école près avoir été son disciple.

Léonin est souvent classé comme faisant parti de l'Ars Antiqua à l'instar de l'école du 14ème siècle, l'Ars Nova, qui désignait ainsi tout l'art musical l'ayant précédé. Mais plus précisément, les historiens font commencer l'Ars Antiqua à partir de 1250, à la suite de l'École de ND de Paris (1250-1320).

 

Pérotin dit le Grand est l'autre figure centrale de l’Ecole de Notre Dame. Cette école marque la deuxième période de la musique polyphonique. Elle fait suite à l’École de Saint Martial en Aquitaine. C’est l’époque à laquelle les cathédrales commencent à être édifiées dans le pays de France. Elle commence au règne de Philippe Auguste et se termine à la fin de celui de Saint Louis.

 

L’influence de l’antiquité aux travers des auteurs grecs et latins étudiés à l’université (statuts royaux de 1215) se fait déjà sentir au point que l’on parle pour cette période de renaissance, placée entre celle de Charlemagne à Aix la Chapelle et celle du courant humaniste du 16ème siècle. De manière historique, on distingue deux périodes antithétiques :

 

La première période dite de « l’organum » au cours de laquelle Pérotin introduira une troisième voix voire une quatrième à l’organum purum à deux voix. Un large usage du conduit et de l’organum fleuri y sera fait : La stricte observance de note par note sera rompue puisqu’à la note-syllabe du ténor (vox principalis), la voix supérieure (duplum) ou les voix supérieures (triplum, quadruplum) répondront par une ornementation vocale de plusieurs notes (neumes,). Plus de liberté dans l'improvisation sera donnée à la voix principale aux voix organales du dessus. De plus, les écarts de voix ne seront plus uniquement à la quinte et à la quarte (qui a amené aux premières modifications) mais apparaissent la tierce et la sixte. Un historien comme R.Huyghe a rapproché cette efflorescence vocale au style gothique dit rayonnant en architecture.

 

La seconde période dite du "motet", définie comme une 'mise en polyphonie du plain-chant, comprenant des paroles nouvelles aux voix supérieures' (M.C Beltrando paltire, opus cité). Elle installe de manière définitive cette forme dans la musique savante. En réaction aux effloraisons de la période précédente qui se libérait radicalement du plain-chant, la période du motet revient à plus de retenue dans l’expression et plus de réflexion dans l’écriture. Les principales sources musicales de l’École de Notre Dame de Paris sont les deux manuscrits de Wolfenbüttel , celui de Florence et celui de Madrid.

 

ARS ANTIQUA 1240 -1320

Au 14ème siècle, les musiciens de la nouvelle école désignent par Ars Antiqua l’art musical ancien des 11ème, 12ème et 13ème  siècles qui les a précédé. Postérieurement, une distinction sera faite entre de l'École Ars Antiqua (1240-1320) et les deux écoles antérieures, l' École d'Aquitaine du Style Martial (11ème-12ème siècle) et l’École de Notre-Dame (de Paris, 1170,1250).

 

L’Ars Antiqua était assimilé à l'art ancien en ce qu’il continuait d’utiliser les mêmes formes jusqu'alors en usage depuis deux siècles.

Mais les musiciens du 13ème siècle n’en seront pas moins innovants par rapport à leurs devanciers. On leur doit l’invention du motet, en intégrant dans la musique religieuse la forme du poème chanté, la cantilène. Au niveau de l’écriture musicale, ils accorderont définitivement une liberté rythmique à chaque voix, aboutissement final de la forme polyphonique.

 Les pièces musicales intégrées après 1314 au roman satirique Le Roman de Fauvel sont les dernières œuvres représentatives de l'Ars Antiqua.

 

Sumer is Icumen in est ( Le Rondeau du Coucou[1]) une chanson anglaise du milieu du 13ème siècle (1260), écrite en moyen anglais, chantée à quatre voix en alternance et supportées par deux voix plus graves sous forme d'un rondeau. C'est la deuxième plus ancienne chanson en anglais après Mirie It Is, et c'est le plus ancien exemple de la polyphonie anglaise si l'on ne tient pas compte des deux Winchester Tropers (Tropes ou Tropaires de Wincherster) de la fin du 10ème siècle, manuscrit de neumes d'organum restés longtemps inexécutables.

 

Les chanteurs peuvent choisir les paroles soit en anglais de Sumer soit celles en latin du Perspice Christicola. Les paroles de Sumer célèbrent l'arriver de l'été avec le chant du coucou et d'autres imitations d'animaux. A l'opposé, les paroles de Perspice est un chant religieux à Dieu qui envoie le Messie libérer les captifs et les couronner au ciel.

 

"…combien est floue la distinction entre musique "savante" sacrée et profane à cette époque (m.â.). Il est tout aussi difficile sinon impossible de distinguer la musique anglaise proprement dite de la musique (en particulier religieuse) importée de France ou du moins trahissant une forte influence française… en comparaison avec l'héritage des troubadours et des trouvères du nord fe la France, il reste étonnamment peu de musique profane qui ait survécu aux siècles… cette rareté s'explique en partie par la prédominance de la culture franco-normande aussi bien dans les cours que dans les centres ecclésiastiques." (Paul Hillier, Directeur du Hillier Ensemble in 'Sumer is incumen in', Harmunia Mundi HMC 401154)


  [1] Selon la médiéviste de la musique anglaise, Marguerite-Marie Dubois pour qui a l'époque l'on faisait commencer l'été en mai. Son travail sur les Wincherster Trpoers (l'un est copie de l'autre) a permit leur exécution.


ARS SUBTILIOR   

 Cet art couvre la période du grand schisme 1378-1417. Il correspond en matière artistique à l’Art Courtois ou Gothique International. Tous deux marquent la fin des formes médiévales dans un même souci de raffinement que l’on pourrait qualifier de précieux. S’il n’innove pas en rien dans la forme ni la technique, l’Ars Subtilior se signale par son « subtil délire intellectuel [1]», sa fantaisie poétique aussi bien que plastique. Avec le retour en 1377 de la papauté à Rome, au moment où meurt une des figures centrales du Bas Moyen-Âge, Guillaume de Machaut, une ère nouvelle pointe.

 L’art raffiné, complexe de la Cour d’Avignon mais aussi de la Cour de Jean de Berry, celui des fameuses heures, trouve une terre d’élection dans la péninsule italique ; La noblesse des cours de la péninsule italique s’ouvre au goût français.

 

Les principaux manuscrits où sont recueillis les œuvres de cette période de la seconde moitié du 14ème siècle et des premières décennies du 15ème sont:

  • le Codex de Chantilly compte 99 chansons, 13 motets pour la plupart composés entre 1350 et 1395 par les principaux musiciens de la période.On y trouve les compositions Les historiens de la musique divergent sur sa provenance, soit du Languedoc-Roussilon, soit d'origine italienne dont il serait une copie.
  • le Codex de Faenza, datant du début du 15ème siècle qui contient onze œuvres pour voix retranscrites pour clavier, essentiellement des compositions profanes. On y trouve notamment des œuvres de Guillaume de Machaut et Francesco Landini, musiciens du 14ème siècles.
  • le Codex Scarcialupi (ou Squarcialupi), manuscrit enluminé, qui répertorie vers 1410 pas moins de 350 œuvres de 14 musiciens, donne une bonne connaissance des goûts de l'époque.

 

 Parmi les musiciens les plus notables :

  •     Jehan Robert (ou Jean Roubert), dit en inversion Trebor, actif 1380-1409,
  •     Jacopo da Bologna (1340-1386)
  •     Solange, actif entre 1370 - 1390,
  •    Jacob Senleches, actif entre 1378 - 1395, 
  •     Johannes Ciconia (vers 1370 - 1412) faisant le lien avec l’Ars Nova,
  •      Matteo da Perugia, actif 1400-1416.
  •     Gherardello da Firenze (1320/25-1362/63) d'une importance bien que secondaire production.

 

Notes
 
[1] MC. Beltrando-Paltier in Dictionnaire de la Musique Edit. Bordas 2004


ÉCOLE FRANCO- FLAMANDE 

Au 15ème siècle, les musiciens de à la Cour de Bourgogne soit à  la Cour de France, non seulement se déplacent avec elles selon la fantaisie ou les obligations militaires de leur maître, mais se déplacent aussi le temps de leur service à un duc ou l'autre d’Italie ou encore s'installent pour un temps dans un ville dans laquelle ils sont nommés chapelain de la  cathédrale avant d'être rattachés à autre. Ils sillonnent ainsi de plus en plus l’Europe, de la Flandre à l’Italie en passant par la Bourgogne ou l'Espagne.

En Flandres, entre 1420 et 1430 une nouvelle génération de musiciens apparaît, qui constituera l’École Franco-Flamande. Débute alors l’âge d’or de la polyphonie qui s’étendra sur deux siècles. Malgré l’apparition à la fin de la Renaissance d’un autre mode d’écriture révolutionnaire faisant appel à la basse continue et à l’harmonie, initié par les centres de recherche que sont les camerata, notamment celle de Florence,  la Camerata Fiorentina, , ce n’est qu’après que la musique baroque aura trouvé sa vraie affirmation et ses règles, que la polyphonie disparaîtra du ‘champ’ musical européen après avoir été pendant des siècles la forme d’écriture et d’expression unissant tous les compositeurs d’un bout à l’autre de l’Europe.

 

La nouveauté apportait par Ces compositeurs de la dernière période de la polyphonie s’inscrivent avec les peintres flamands dans la Pré-Renaissance artistique qui émerge au moment d'un plein essor économique du Nord du continent européen. A la florissante Cour des duc de Bourgogne (Philippe le Bon 1396-1467, Charles le Téméraire 1433-1477), qui ont fait de Bruges leur capitale en 1419, des musiciens d’horizons différents, anglais, flamands, français rejoignent les musiciens bourguignons. Tous sont unanimes pour abandonner les formes médiévales poussiéreuses. Notamment un abandon progressif du cantus firmus et des constructions par trop complexe pour la mise en valeur d'une écriture contrapuntique portée des sommets encore inégalés.

 

L’Ars Nova avait déjà en Italie tendu à une simplification d’écriture, à une plus grande légèreté des courbes mélodiques, à une plus grande expressivité de la mélodie avec un Johanes Ciconia I (1335-1412), compositeur à la charnière de l’Ars Nova et du Style Franco-flamand comme à la jonction de la France et de l’Italie. Guillaume Dufay (1400-1477) sut en tirer les leçons et sera le musicien assurant la transition entre les deux écoles. Quant à la musique anglaise avec John Dunstable (1390-1453), elle apporta sa touche… de sensibilité. Le poète Martin Le Franc dans son poème célèbre, Le Champion des dames (1442), y fait référence en parlant de « contenance anglaise » faite d’accords moins rigides, écrits pour la « plaisance » plus que résultats d’une austère écriture mathématique. D’un point de vue purement technique, les Anglais utilisaient des intervalles de tierces et de sixtes considérés jusqu’alors sur le continent comme dissonants. Leur contrepoint était de longue date imitatif : Une même ligne mélodie que l’on veut toujours aussi souple que son rythme est reprise (imitée) par les autres voix. Le codex Sumer is icumen in, l'été est venu (c.1260) en est l’œuvre la plus représentative.

 

La musique profane avec la Chanson (bourguignonne) se trouve mis au même plan que la musique sacrée et devient source d’inspiration. Gilles de Binche, dit Binchois (1400-1460) en est le meilleur représentant à la Cour de Philippe le Bon. Il mettra en musique des poèmes du prince et poète Charles d’Orléans.

Pour fixer les idées, l’École-Franco-flamande peut se décomposer en trois phases :

  • Guillaume Dufay (1400-1474) en marque le début,;
  • Jean Ockeghem (1420-1497) que d’aucuns considèrent être « le chef de file de la génération des compositeurs de la seconde moitié du siècle », tandis que d’autres estiment que c’est Josquin des Prés (1440-1521) qui portera l’École Polyphonique à son apogée.
  • Roland de Lassus ( 1532 - 1594), the last but not the least, la clôt. Roland de Lassus qui loin d’être un dinosaure de la polyphonie en est la supernova


Palestrina, qui bien trop européen pour être rattaché à une école, marque l’entrée de la musique dans la Renaissance en unifiant toutes les tendances de la polyphonie sacrée et profane en un art international européen.

 

Les maîtrises des cathédrales qui forment les jeunes chanteurs en leur donnant une éducation musicale solide sont les bouillons de cette nouvelle culture musicale : Cambrai, Tournai, Bruges, Anvers... le style musical franco-flamand se propagera à Rome, à la cour papale d’Avignon, à Paris (Johannes Ockeghem 1425 -1497). Certains historiens considèrent que l’école se termine dès 1535 avec l’arrivée d’un nouveau style français; D’autres la prolonge jusqu’en 1580, voire 1600 avec des musiciens comme Nicolas Gombert, Jacob, Clemens non Papa ; Mais il faut admettre qu’ils n’auront pas marqué de la même empreinte l’histoire musicale européenne que leurs prédécesseurs.



ÉCOLES LITTÉRAIRES

Écoles des Troubadours et Trouvères

 

France Sud : Langue d'Oc

 L’école d’Aquitaine qui comprend les écoles :

  • - du Limousin :Guillaume de Poitiers, Bertrand de Born
  • - de Gascogne :Geoffroy Rudel, Macabru
  • - de Saintonge : Renaud de Pons

 

L’École d’Auvergne :

Peire d’Auvergne actif 1158-1180, Guilhem Ademar

 

L’École de Rodez :

 Arnaud de Moncuc

 

L’École du Languedoc qui comprend les écoles :

  • de Toulouse : Peyre Vidal, Guillaume Anelet
  • de Narbonne : Guillaume Riquier
  • de Béziers : Raymond Caucelm

 

L' École de Provence :

Albertet de Sisteron, Raoul de Gassin, Arnaud de Cotignac

dans laquelle sont incluses les écoles

  • de Vienne: Ogiers de Saint Donat
  • de Montferrat : Raymond de Vaqueyras
  •   d'Italie (Troubadours de la péninsule écrivant en langue d'Oc)
  • Piedmont :Albert de Malaspina (Alberto Moro, actif 1180-1210)
  • Mantoue : Sordello de Mantoue (+ 1266).
  • Lombardie,: Peire de la Caravana (seconde moitié du 12ème s.), chef de file

 

France Nord: Langue d'Oïl :

Les Trouvères les plus réputés ont été

  • Conon de Béthune
  • Thibaut de Champagne
  • auxquels on peut ajouter Chrétien de Troyes



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